Quelques jours encore a passer a Dushanbe.
On vient d'obtenir le visa khirguize, mais pas encore
le permis qui nous permet de voyager dans les pamirs,
ces lointaines montagnes du sud si prometteuses.
Le probleme, c'est qu'on est pas sur de l'endroit ou
s'addresser. Mais bon, c'est l'histoire de 2 ou 3
jours.
Le peu de touristes apercus (6 en dix jours) donne
une idee du caractere isole du pays, autant le dire,
c'est le trou du cul du monde.
Pour debarquer dans la capitale, ca a ete toute une
histoire.
Apres avoir quitte kokand et la azam family, en
direction de la frontiere, celle ci nous a apporte la
premiere surprise.
Les deux pays n'ayant pas d'excellentes relations, et
cette frontiere n'etant pas tres usite nous pensions
avoir quelques problemes et en sortant de
l'ouzbekistan et en entrant au tadjikistan.
Notre sortie fut digne de celles d'artistes en fin de
tournee, limite si on signait pas des autographes.
Et notre entree?
He bien, d'abord a notre vue, les militaires en marcel
se sont rhabilles, puis leur chef, trop heureux de
voir des pseudo americains, nous quoi, la ou meme un
ouzbek ne pointe pas le bout du nez, nous a
pratiquement pris dans ses bras, nous expliquant
comment on souhaite la bienvenue dans son pays,
s'essayant en prof improvise de tadjik...
L'apotheose fut le moment ou son telephone portable se
mit a sonner, la sonnerie etant une rafale de
mitraillette. Meme Lubitsch n'y aurait pas pense.
L'emotion fut tel pour notre garde frontiere qu'il a
tamponne la mauvaise date sur nos passeports.
Bref, un vrai film, cette frontiere.
Mais notre premier hote en treillis laissa rapidement
la place, a Naim.
Alors que l'on cherchait a rejoindre la station de bus
pour quitter Khojand, premiere ville tadjik sur notre
parcours, naim, surgit de nul part, nous voyant un peu
paume, se propose de nous y accompagne en minibus
(appele mashrut, dans toute l'asie centrale), paye nos
places.
Arrive sur place, plus de bus pour notre destination,
Istaravsha, plus que des taxis un peu trop cher a
notre gout.
Alors ni une ni deux, naim nous invitent chez sa grand
mere ou il vit pendant l'annee.
Quel accueil!
On a veille tres tard, tous les jeunes notament sa
soeur parlent anglais. On a parle du pays, tout en
engloutissant du plov et autre victuailles locales.
Le lendamain, comme j'en avais emis le souhait, il
nous amene dans un champs de coton dont la recolte
vient de commencer, puis rebelotte a la station de
bus, d'ou on est finallement parti.
What a family!
Desormais il nous suit a travers notre blog et y a
deja laisse un message et l'autorisation d'y mettre
une photo de sa famille.
Un autre periple qui merite que je le conte, le trajet
d'Istaravshan a Dushanbe, a travers les hautes
montagnes fan, qui a pris 2 jours.
Impossible de decrire la beaute des lieux, d'imaginer
la couleur turquoise du lac Iskandar, mais quelle
aventure pour passer les endroits fermes a la
circulation pour cause de construction de route.
Celle-ci est exclusivement dedie aux travailleurs
chinois, venus avec materiels et nourriture.
Des le matin au bout d'une heure de route, route
bloquee jusqu'a 6 heures du soir; il etait 10 heures.
Demonstration de la robustesse de l'opel vectra et de
son chauffeur qui a pris a travers le lit de la
riviere!? Incredible.
Puis a nouveau un barrage, et la j'interviens avec
mes trois mots de chinois, mon visa chinois
fraichement acquis et ma femme soit disant agonisante
dans la voiture, notre chauffeur a la fois meduse et
mort de rire rapproche la voiture, c'est bon ca passe.
Et ceci se renouvelle 3, 4 fois, a chaque fois, je
place quelques mots puis ca passe.
Le moment le plus incroyable, c'est lorsque recouvert
de poussiere degage par les marteaux piqueurs, je
realise que ceux ci font des trous pour y placer des
batons de dynamite, et ce au moment meme ou la voiture
est en train de rouler dessus.
Pour les panoramas qui sont le clou du spectacle, il
faudra vous deplacer. Je vous conseille d'attendre un
an lorsque la route sera fini.
L'iskandarkul, on a quelque photos qui se passent de
commentaires.
P.S.: vous pouvez apprecies sur votre droite, une autochtone tadjik, se faisant apose "l'osma",
ce maquillage local uniquement constitue d'extrait de plante, qui noirci les sourcils, normalement deja noir,
et les relient, tres fashionable a khojand!
On attend dans un minibus mercedes, vitres et portes ouvertes, une petite dizaine d'ouzbeks pour pouvoir partir. On est dix pour le moment, la musique un tantinet indienne, un tantinet arabe comble mal notre attente.
Il est presque 14h et comme souvent, on se retrouve a attendre dans un bus au pire moment de la journee.
Azam est dehors et attend que le minibus se remplisse pour nous voir partir.
Nous sommes a Kokand et nous avons passes trois jours chez notre hote azam ,sa femme solia, leurs deux garcons abrokh et annualjo.
Azam, rencontre dans le train moscou-tashkent avec ravshan, nous a divinement recu, et n'a pas fait mentir le proverbe ouzbek :" l'invite est plus grand que le pere".
Bon, en fait cette petite famille vit aussi avec la mere, la grand-mere et le pere d'Azam , et le pere, on l'a surtout vu de retour de cuite, et un peu fievreux. Heureusement, on a pas eu a boire la moindre goutte d'alcool.
On s'est surtout repose, on a mange, du plov, de la soupe shorba, et bu du the, beaucoup de the, du vert, du noir, toujours a l'affut d'une piala (petite tasse) vide, accoude sur une sorte de grand sommier recouvert de tapis, les pialas, la theiere et le non, le pain rond decoupe en morceaux, poses sur une table basse qui rehausse la tout, Azam ou sa mere nous sert et ressert, puis repart en cuisine refaire du the.
Nous passons beaucoup de temps dans la cour, centre vitale de leur logement, ou deux amandiers cotoient un arbre a kaki, un autre a grenade, et puis deux autres dont les fruits a la forme de pomme, laisse echappe un bruit sourd a la chute d'une de ces dernieres. Lorsque nous n'alternons pas de sommier en raison des va et viens du soleil, c'est le coq, une poule et un poulet qui cree l'animation dans ce jardin de terre.
Le confort etant rudimentaire, et bien que nous ayions la meilleure chambre, nos hotes ont tenu a ce que nous passions la derniere journee chez la mere de Solia, pourvu d'une douche, le lieux vaut surtout pour l'accueil d'une vraie babouchka. Une grand-mere universelle, de celle qui devine la moindre de nos envies avant meme d'avoir pu la formuler, voire la penser. Et la langue n'empeche en rien de comprendre ni sa bonomie ni sa constante invitation a manger et des fruits, et des amandes ou des noyaux d'abricots seches.
Bien sur, nous avons visite la ville, salue les voisins, des ballades qui semblent etre les premieres en ouzbekistan, pas un touriste a la ronde, des ladas, des hommes coiffes d'une calotte ouzbek, en velo, la femme sur le porte bagage en amazone, un grand sourire en guise de bienvenue.
Pour remercier nos hotes recordman de l'hospitalite, nous n'avions que les photos prises avec l'appareil numerique de lea, que nous avons fait developper en ville, moments de fou rire, forcement peu d'entre elles etaient poses, comme il se doit dans un bon album photo ouzbek.
Coup de chance, un groupe de six ouzbeks se precipitent a l'interieur du minibus, le moteur demarre, Azam me surprend par une petite tape sur l'epaule, par la porte arriere qu'il referme ensuite, le minibus demarre, nous nous dirigeons vers la frontiere tadjik, a travers la province du fergana.
Sur le bord de la route les femmes aux habits barioles s'affairent, penches sur les champs de cotons, a le ramasse pour remplir de gros camion deja debordant de mousseline blanche.
Au loin des montagnes rouges, arides, brulantes se rapprochent, le debut de nouvelles aventures pointent le bout du nez, mais rien ne nous fera oublier Azam et les siens, nous avons d'ailleurs bien note notre rendez vous telephonique du 15 septembre 2008, de paris.
Si l'ouzbekistan etait le pays des ouzbeks, je ne prendrais pas la peine de mentionner cette phrase.
Je pourrais par contre faire part de la chaleur, l'hospitalite de ses habitants, un verre a la main ou pas. De l'obsession des plus jeunes d'entre eux de vous soutirer un "pen" ou un "bonbon", de la facon franche et amicale de vous serrer la main droite tout en se tenant le coeur avec la gauche pour un simple bonjour (police comprise), de la manie systematique des commercants de doubler les prix a votre contact, etc...
Mais la, je veux parler d'autre chose.
De l'ouzbek qui n'est pas toujours ouzbek. De l'ouzbek de samarcande, par exemple, qui lui est tadjik.
Oui, l'ouzbek de samarcande est ouzbek par son passeport, mais parle tadjik, se dit tadjik, mais est ouzbek.
D'ailleurs le meme ouzbek-tadjik se dit musulman, et leve son verre de vodka en l'honneur de ses origines.
L'ouzbek-tadjik musulman alcoolique ne renie d'ailleurs pas ses origines russes.
Mais l'ouzbek-tadjik musulman alcoolique au passe sovietique change son alphabet cyrillique pour un alphabet latin, mais pas toujours.
Il faut bien comprendre que la, j'evoque l'ouzbek de samarcande. Bon, il en est de meme a boukhara, et dans le kharezm, donc a khiva.
En fait, a part a tachkent, partout ou on a mis les pieds, l'ouzbek est un autre.
Partout ou on a pose notre sac a dos, les ouzbeks parlent entre eux tadjik.
Mais a tous ces endroits, ils tentent de nous apprendre l'ouzbek. Et dire que nous, betement, on essai de leur parler russe.
Et dire qu'ils comprennent aussi le russe.
Dans un peu plus d'une semaine, on devrait etre au Tadjikistan. Je me demande si on a vraiment besoin d'un visa?
On etait prevenu que le metro a moscou, c'est tres beau. He bien c'est vrai. Mais voila, nous on habite paris, et le metro, c'est surtout des milliers de gens qui vont, et qui reviennent du boulot. Et a moscou, y'en a un paquet.
He bien, entre deux rames qui se vident, entre des moscovites qui courent en t'ecrasant, des galants qui attendent rose a la main, des pins up qui attendent vetues comme chez castel, le metro c'est beau.
Mais voila, dehors, quelques centaines de metres au-dessus, il fait beau. Alors le metro, ok quand on peut pas y aller a pied, quand on est creve de marcher, et finalement, on aime bien, on a le temps d'en laisser passer, de pas prendre le bon, d'aller a contresens, en gros, de faire tout ce qu'on fait jamais dans notre metro, et c'est trop.
Une petite pensee speciale a toutes celles qui vont tous les jours au Kremlin (Bibi) en metro...